La tendinopathie de la coiffe des rotateurs : explication et traitement

Publié le : 31 octobre 2022 à 08h24

Article rédigé par Thibaut GARÇON - MKDE

DESCRIPTION

La douleur à l'épaule est l'un des symptômes les plus courants des lésions musculo-squelettiques, qu’elle soit liée à la pratique sportive ou à la pratique professionnelle courante. Un quart de la population générale et jusqu'à deux tiers des adultes en souffrent à un moment donné de leur vie. Parmi l’ensemble des douleurs à l’épaule existantes, la cause la plus fréquente est la tendinopathie de la coiffe des rotateurs.

En général, les tendinopathies sont des blessures de « surutilisation / surcharge » (retrouvé en anglais sous le terme « overuse » ou « overload ») courantes et se caractérisent par des douleurs liées à la charge et une perte de fonction importante en fonction du stade de la tendinopathie. À savoir que lors d'un symposium organisé en 2019 sur les tendinopathies (6), les termes « syndrome de douleur sous-acromiale(ou impingement) » et « douleur de l'épaule liée à la coiffe des rotateurs », qui font référence à la douleur des tendons de l'épaule avec perte de fonction, ont été considérés comme des synonymes.

 

 

ANATOMIE

L’anatomie de la coiffe des rotateurs est étroitement liée au complexe scapulo-huméral. On compte 4 muscles et 1 tendon au sein de la coiffe des rotateurs qui sont :

 

Sur le plan postérieur de la scapula :

  • Le petit rond
  • L’infra-épineux
  • Le supra-épineux

Ces 3 muscles ont comme insertion la face postérieure de la scapula et comme terminaison le tubercule majeur de l’humérus.

 

Sur le plan antérieur :

  • Le subscapulaire (ou sous-scapulaire)

Ce muscle s’insère sur la face antérieure de la scapula et possède comme terminaison le tubercule mineur de l’humérus.

 

Sur l’humérus :

  • Le tendon du chef long du biceps brachial

Ce tendon passe au travers de la gouttière bicipitale entre les 2 tubercules de l’humérus et se termine sur le tubercule supra-glénoïdien en intra-capsulaire

 

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ÉPIDÉMIOLOGIE

Les douleurs de l'épaule touchent un nombre important d'adultes, avec un taux de prévalence qui se situerait entre 9% et 30% (dans la population générale des pays occidentaux). La douleur de l'épaule est le troisième symptôme musculo-squelettique le plus courant et, comme précisée en introduction, la cause la plus fréquente de douleur de l'épaule chez les adultes est la tendinopathie de la coiffe des rotateurs.

Les données concernant l’épidémiologie sont assez floues et difficiles à déterminer. En effet, les douleurs antérieures d’épaule sont désormais un ensemble de signes cliniques commun pour une multitude de pathologies (conflits …) et beaucoup de patients possèdent des signes en imagerie de tendinopathies tout en étant asymptomatiques. Les chiffres sont donc très variables et difficilement interprétables.

 

ÉTIOLOGIE

Le mécanisme étiopathologique de la tendinopathie de la coiffe est produit par des changements aigus et chroniques dans la structure du tendon (augmentation et changements dans le collagène, les protéoglycanes, la vascularisation et les cellules), ainsi que dans la bourse environnante (augmentation des protéines inflammatoires : médiateurs de la douleur et modificateurs de la matrice de la bourse). Malgré cela, l'étiologie et la physiopathologie de cette tendinopathie, ainsi que sa relation avec la bourse sous-acromiale, ne sont pas encore connues à 100%. Il s'agit d'une lésion multifactorielle combinant des facteurs intrinsèques, extrinsèques et environnementaux.

 

DIAGNOSTIC & ÉVALUATION

Le diagnostic clinique de l’épaule à énormément évolué ces dernières années, au travers d’études scientifiques, mais surtout de retours d’expériences cliniques qui ont abouties à une nouvelle approche plus fonctionnelle. C’est dans cette idée que maintenant les signes cliniques des patients/sportifs sont regroupés en « catégories » de diagnostics et d’évaluations du fait des mêmes descriptions symptomatologiques des patients (« douleurs sous-acromiales » / « douleurs neurologiques » / « diagnostic d’épaule aux symptômes ou capacités modulables [cf. paragraphe juste après] » par exemple).

En effet, si la symptomatologie exprimée par le patient est modulable (positivement) avec l’activation/inhibition de certains muscles (activation des muscles de la coiffe, activation des muscles trapèzes, ou encore activation des muscles dorsaux par exemple) sur des mouvements bien identifiés, nous parlerons de « tendinopathie de la coiffe modulée par » et la rééducation portera sur ces axes tirés du bilan.

Maintenant, si votre patient/sportif n’arrive pas à trouver UN geste précis qui favorise l’apparition de la douleur en décrivant quelque chose de plus diffus, des tests plus conventionnels dits « orthopédiques »sont encore décrits dans la littérature pour essayer de cibler les muscles de la coiffe (qui rentre donc dans la catégorie de « douleurs sous-acromiales d’épaule ») :

 

 

D’autres axes de bilan peuvent se porter sur une épaule, signes neurologiques notamment, mais ne font pas l’objet de cet article.

Nous vous conseillons vivement de lire l’article en source « Physical tests for shoulder impingements and local lesions of bursa, tendon or labrum that may accompany impingement » (4) qui décrit l’ensemble des tests énoncés. Ces tests restent très anciens dans la littérature et vivement critiqués sur leur sensibilité ou leur spécificité. De plus, il ne faut pas s'attendre à ce qu'une structure spécifique soit isolée par ces types de tests. Simplifier la douleur de l'épaule à une structure est une approche très réductrice qui ne prend pas en compte d'autres facteurs qui peuvent l'influencer, par exemple la dépression ou le stress (à lire également : Axiété liée au sport : perspectives actuelles)

Des questionnaires de suivit peuvent également être implémentés le long de la rééducation comme :

  • EVA / NRPS pour le suivi de la douleur
  • SPADI / WORC pour le suivi fonctionnel

 

FACTEURS DE RISQUES 

Comme nombre de pathologie, nous allons ici donner les principaux facteurs de risques intrinsèques et extrinsèques qui selon la littérature sont (liste non exhaustive) :

 

Intrinsèques :

  • L’âge > 50 ans
  • Les maladies chroniques comme le diabète / arthrose / maladies cardio-vasculaires

 

Extrinsèques :

  • La « surcharge » / la répétition, facteurs de risques communs à l’ensemble des tendinopathies
  • Le travail / Sport avec une épaule au-delà des 90° d’amplitudes d’abduction/élévation (épaule dite « overhead »)

D’autres facteurs de risques tels que l’impact psychologique jouent un rôle prépondérant dans le développement et le pronostic à long terme.

 

TRAITEMENTS & PRÉVENTION  

L’exercice en général est une thérapie efficace pour les douleurs de l’épaule et particulièrement pour la tendinopathie de la coiffe des rotateurs. Selon le modèle de continuum de la tendinopathie de Cook et al (5), l’exercice est le traitement clé de cette pathologie, car il produit des changements cellulaires et structurels. Cependant, on ne sait pas quel programme d’exercice basé sur le développement musculaire est le meilleur pour cette pathologie.

Selon Dominguez-Romero et ses collaborateurs (2) quel que soit le type de programme de renfoncement musculaire, qui sont dans leur étude :

  • Des contractions excentriques isolées
  • Des contractions concentriques isolées
  • Des combinaisons de contractions concentriques et excentriques

 

Tous sont efficaces dans le traitement de la tendinopathie de la coiffe des rotateurs calcifiée ou non ; dans le but d'améliorer la douleur et la fonction de l'épaule.

Ces programmes regroupent des exercices en chaine cinétique ouverte et fermée, des activités avec et sans coactivation des muscles gléno-huméraux, des exercices globaux de l'épaule, des exercices avec des charges excentriques élevées, et des activités supervisées en consultation ou à domicile sans supervision. Les interventions ont duré 4, 6, 8 et 12 semaines, avec un suivi jusqu'à 26 semaines.

Enfin, sur la base de la littérature référencée, il est recommandé de porter l'attention sur la quantité appropriée de charges à appliquer, plutôt que sur la méthode d'exercice physique utilisée.

 

  

DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS

Comme énoncé le long de cet article, il est de base difficile d’identifier une atteinte de la coiffe des rotateurs de manière isolée.Seule l’imagerie restera le gold standard pour l’identifier spécifiquement. Et même après identification d’une atteinte isolée de la coiffe, la symptomatologie peut varier d’un individu à un autre, car il peut y avoir des atteintes :

  • Du labrum
  • Osseuse (arthrose entre autres)
  • De la bourse sous-acromiale
  • Nerveuse ou circulatoire (syndrome du défilé thoracique notamment)

 

Le diagnostic différentiel important à identifier est la différence entre une rupture partielle/complète ou une simple tendinopathie de la coiffe.

 

Présentation de la gamme Orthonov

 

 

L'un des produits phares de la gamme de récupération d'Orthonov est le CryoPush, un appareil portable fonctionnant sur batterie qui offre aux athlètes l'opportunité de prendre soin de leur corps en améliorant leur processus de récupération.

Les bienfaits de la cryothérapie sont bien établis, qu'il s'agisse de la phase post-blessure, de la récupération sportive ou des périodes post-opératoires. Avec le CryoPush, il est possible d'utiliser l'appareil sur une ou deux zones simultanément, en mode compression seul ou en combinant la compression avec un pack de gel préalablement refroidi selon vos besoins spécifiques. 

Comme expliqué dans de récentes études notamment celle de Dupuis et coll (2018). « Cryotherapy or gradual reloading exercises in acute presentations of rotator cuff tendinopathy: a randomised controlled trial. University of Limerick», l’association de cryothérapie et d’un programme d'exercices de recharge progressive sont efficaces à court terme pour améliorer le niveau fonctionnel et diminuer les symptômes chez les personnes atteintes d'une tendinopathie aiguë de la coiffe des rotateurs. Le CryoPush et son kit épaule est l’appareil parfait pour palier à ces douleurs.

 


Très facile à installer, le CryoPush contient un sachet de froid à mettre au congélateur et qui se scratch à celle-ci. Le gel utilisé est un gel spécial qui ne durcit pas et qui permet d’épouser la forme de l’articulation sans laisser des zones de non-contact. Le boitier électronique va venir se brancher à l’attelle (ou 2 attelles en même temps) et va pouvoir la gonfler et la dégonfler par intermittence (entre 20 et 100mmHg).

 

Les enveloppes proposées par Orthonov vont être le kit pied/cheville, cuisse/genou, hanche et également pour le coude.

 

 

Tout le contenu de cet article est présenté à titre informatif. Il ne remplace en aucun cas l’avis ou la visite d’un professionnel de santé. 

 

À lire également :

 

Sources:

(1) Leong, H., Fu, S., He, X., Oh, J., Yamamoto, N. & Yung, S. (2019). Risk factors for rotator cuff tendinopathy : A systematic review and meta-analysis. Journal of Rehabilitation Medicine, 51(9), 627‑637

(2) Dominguez-Romero, J. G., Jiménez-Rejano, J. J., Ridao-Fernández, C. & Chamorro-Moriana, G. (2021, 16 mars). Exercise-Based Muscle Development Programmes and Their Effectiveness in the Functional Recovery of Rotator Cuff Tendinopathy : A Systematic Review. Diagnostics, 11(3), 529 – Article sous License Creative Commons CC-BY 4.0

(3) Simpson, M., Pizzari, T., Cook, T., Wildman, S. & Lewis, J. (2020). Effectiveness of non-surgical interventions for rotator cuff calcific tendinopathy : A systematic review. Journal of Rehabilitation Medicin

(4) Hanchard, N. C., Lenza, M., Handoll, H. H. & Takwoingi, Y. (2013, 30 avril). Physical tests for shoulder impingements and local lesions of bursa, tendon or labrum that may accompany impingement. Cochrane Database of Systematic Reviews.

(5) Cook, J. L. & Purdam, C. R. (2008, 23 septembre). Is tendon pathology a continuum ? A pathology model to explain the clinical presentation of load-induced tendinopathy. British Journal of Sports Medicine, 43(6)

(6) Scott, A., Squier, K., Alfredson, H., Bahr, R., Cook, J. L., Coombes, B., de Vos, R. J., Fu, S. N., Grimaldi, A., Lewis, J. S., Maffulli, N., Magnusson, S., Malliaras, P., Mc Auliffe, S., Oei, E. H. G., Purdam, C. R., Rees, J. D., Rio, E. K., Gravare Silbernagel, K.,. . . Zwerver, J. (2019, août 9). ICON 2019 : International Scientific Tendinopathy Symposium Consensus : Clinical Terminology. British Journal of Sports Medicine, 54(5), 260‑262.

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