Lombalgie commune : explication et traitement

Publié le : 10 mai 2022 à 16h24

Article rédigé par Clément BOUDOT - MKDE

 

Le mal de dos, en particulier la lombalgie, est un problème de santé fréquent dans la population générale. Il peut entraîner une invalidité, réduire la qualité de vie et altérer la capacité de travail. Le mal de dos est également la principale cause de limitation d'activité et d'absence au travail dans la plupart des régions du monde, et entraîne des coûts énormes pour le système de santé.

Bien que l'étiologie exacte soit inconnue, la lombalgie commune est considérée comme un syndrome biopsychosocial qui est influencé par une variété de facteurs. La littérature actuelle reconnaît trois catégories de facteurs de risque potentiels : les facteurs physiques, les facteurs psychosociaux et les facteurs individuels.

Les athlètes d'élite quant à eux passent beaucoup de temps à s'entraîner et à participer à des compétitions en raison des exigences du haut niveau. Ils soumettent leur corps à de nombreuses contraintes mécaniques et donc leur système musculosquelettique à un niveau de stress élevé. Les demandes répétitives qui sont imposées à la colonne vertébrale des athlètes d'élite dans leurs mouvements sportifs respectifs sont une caractéristique commune du sportif élite.

La relation entre la lombalgie et l'activité physique a également fait l'objet de nombreuses recherches. L'importance de l'activité physique dans le traitement de la lombalgie est à ce-jour bien instauré dans la littérature scientifique. Cependant, les études axées sur l'activité physique et la lombalgie indiquent que la relation entre le niveau d'activité et la lombalgie suit une courbe en forme de U.

 

 

ANATOMIE

La colonne vertébrale est constituée de 33 vertèbres différentes. Ces vertèbres sont regroupées en plusieurs sous-groupes. Les cervicales sont au nombre de 7, il existe également 12 vertèbres thoraciques ainsi que 5 vertèbres lombaires. Toutes ces vertèbres sont séparées par des disques intervertébraux a l’exception de la 1ère et de la 2nd vertèbre cervicale. Le sacrum est quant à lui constitué de 5 vertèbres soudées et le coccyx est composé lui de 3 à 4 vertèbres soudées.

La colonne vertébrale renferme en son centre la moelle épinière, siège des commandes nerveuses en association avec l’encéphale afin de former ce que l'on appelle le système nerveux central.

La colonne vertébrale est également le centre de nombreuses insertions et origines musculaires. Les muscles sont divisés en 3 différentes catégories : les muscles superficiels, intermédiaires et les muscles profonds. Les muscles superficiels sont constitués des trapèzes, des rhomboïdes, de l’élévateur de la scapula ainsi que du grand dorsal. La catégorie des muscles intermédiaires est composée des serratus postérieur supérieur et inférieur. Les muscles profonds sont composés des extenseurs du rachis ainsi que des muscles inter-spinaux et inter-transverses.

 

ÉTIOLOGIE

La lombalgie commune dans la population générale est très souvent due à un manque d’activité physique lié au mode de vie. En effet nos vies tendent à être de plus en plus sédentaires qui plus est avec la mise en place du télétravail qui réduit d’autant plus les moments dans la journée où les gens étaient amenés à se déplacer.

Cependant dans le monde du sport cette problématique est drastiquement différente. Le surcharge d’activité et de contrainte mécanique demandés au dos peut amener à des lombalgies communes. En effet comme cité précédemment l’activité physique à un effet protecteur sur le mal de dos mais peut également se transformer en un facteur de risque. C’est pour cela qu’il faut bien quantifier la charge mécanique, les volumes et l’intensité des entrainements.

 

ÉPIDÉMIOLOGIE

Chez les athlètes d'élite, la prévalence vie-entière (la proportion d’une population qui a un certain stade de sa vie une fait l’expérience d’une maladie/pathologie) du mal de dos était de 89 %, la prévalence à 12 mois était de 81 %, la prévalence à 3 mois était de 68 % et la prévalence ponctuelle était de 49 %. Dans l’étude de Fett et al., la prévalence vie-entière était significativement plus faible dans le groupe contrôle physiquement actif (81%) en comparaison aux athlètes élites, tout comme les prévalences à 12 mois (70%) et à 3 mois (59%). Il n'y avait pas de différence significative dans la prévalence ponctuelle (43% dans le groupe de contrôle).

 

 

Fett et al., ont constaté des taux significativement plus élevés de douleurs au dos chez les personnes qui pratiquent l'aviron d'élite, la danse, l'escrime, la gymnastique, le water-polo, le tir, le basket-ball, le hockey, l'athlétisme, le hockey sur glace ainsi que le patinage artistique ; seuls les triathlètes d'élite présentaient une prévalence significativement plus faible par rapport
aux témoins. Il est possible que la variation des disciplines d'entraînement dans le triathlon ait une influence positive sur l’incidence du mal de dos.

Conformément aux résultats de la littérature, la revue de Fett et al., a révélé que l'aviron est associé à une prévalence très élevée de douleurs lombaires, ce qui suggère qu'un volume d'entraînement élevé, des charges élevées pendant l'entraînement en résistance ainsi que des mouvements répétitifs pourraient être la cause de cette grande prévalence.

 

DIAGNOSTIC & ÉVALUATION

Selon l’HAS la lombalgie est définie par une douleur située entre la charnière thoraco-lombaire et le pli fessier inférieur. Elle peut être associée à une radiculalgie correspondant à une douleur d’un ou des deux membres inférieurs au niveau d’un ou plusieurs dermatomes.

Le diagnostic est principalement clinique, il se construit avec l’anamnèse lors du bilan avec votre patient. Il faut néanmoins éliminer d'éventuelles pathologies plus sérieuses grâce au drapeau rouge qui seront détaillés dans la partie diagnostic différentiel.

Il est possible lors de l’entretien avec votre patient de lui faire passer des questionnaires afin d’évaluer le risque de chronicité. Les questionnaires tels que le STarT Back Screening Tool, le Questionnaire Orebro, le Questionnaire FABQ sont des questionnaires validés et recommandés par la HAS.

 

FACTEURS DE RISQUES

Fett et al., ont résumé les différents facteurs de risques rencontrés chez les patients lombalgiques sportifs. En général, les études ont suggéré que des facteurs tels qu'un volume d'entraînement élevé, des mouvements répétitifs, des charges physiques importantes, des contraintes mécaniques répétitives et les positions extrêmes en fin d’amplitude pourraient être responsables de la prévalence élevée du mal de dos.

En ce qui concerne le volume d'entraînement, Fett et al., ont mis en évidence une corrélation significative entre la prévalence du mal de dos et les heures d'entraînement hebdomadaire dans le groupe des athlètes d'élite. Dans le groupe témoin, les participants ayant un volume d'entraînement hebdomadaire <3 heures avaient une prévalence vie-entière similaire à celle des athlètes d'élite ayant un volume d'entraînement élevé. Ces résultats concordent avec ceux de Heneweer et al., qui ont identifié une relation en forme de U entre l'activité sportive et le mal de dos. Comme la prévalence du mal de dos varie énormément entre les différentes disciplines avec des volumes d'entraînement similaires, Fett et al., estiment que l'intensité et le contenu de l'entraînement, ainsi que la constitution physique et psychologique d'un athlète, sont susceptibles d'avoir une grande influence.

 

 

Cependant certaines disciplines semblent être plus à risque aux douleurs lombaires. Les pratiquants d’aviron, les joueurs de hockey sur gazon et de hockey sur glace s'entraînent et concourent souvent dans une position d'hyper flexion du tronc. De plus, ils sont exposés à des charges élevées dues aux contacts avec les adversaires dans le cadre du hockey. Au basket-ball, les contacts couplés à la fréquence élevée des sauts et des réceptions, sont également susceptibles de favoriser les douleurs lombaires. Les danseurs, les gymnastes et les patineurs artistiques peuvent ne pas être en mesure de tolérer les charges élevées dues aux positions extrêmes du corps ainsi qu’aux réceptions après les sauts.

 

TRAITEMENTS & PRÉVENTION

Le traitement de la lombalgie commune reposera en grande partie sur votre anamnèse et votre bilan initial. En effet, chez le sportif le mal de dos peut être dû à une surcharge d'entraînement. Le traitement principal réside donc dans l'éducation à l'athlète à savoir mieux gérer sa charge d'entraînement et remettre progressivement le dos à contribution sur divers exercices.

Cependant le traitement de la lombalgie commune chez le patient sédentaire sera totalement différent. En effet, le traitement chez les patients sédentaires sera tourné sur l’éducation avec des consignes sur l'hygiène de vie afin de favoriser le mouvement et lutter contre la sédentarité. Un traitement tourné vers l’actif sera à privilégier afin de commencer à amener le patient vers une démarche dynamique.

Chez les deux différentes populations la question de la place de la thérapie manuelle dans notre prise en charge reste centrale. D’après une revue systématique datant de 2020 de Corp et al., sur les différentes guidelines en Europe, il est recommandé d’utiliser la thérapie manuelle mais toujours en association avec un traitement basé sur l’actif.

Chez les sportifs la question à se poser est « sommes-nous capables de prévenir les lombalgies ? ». Beaucoup d'études se sont focalisées sur l‘effet du gainage en prévention des lombalgies chez les sportifs. La littérature reste partagée sur l'intérêt d’incorporer du gainage en prévention comme en témoigne la revue de littérature de Zemková et al., de 2021. En effet, sur les 21 études incorporées, 17 ont montré que le gainage pouvait améliorer la force de la musculature centrale et contribuer ainsi à la réduction des maux de dos chez les athlètes. Cependant, seulement quatre études ont réussi à corréler la force ainsi que l’endurance des muscles qui participent au gainage avec la douleur liée au mal de dos.

 

DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS (liste non exhaustive)

La lombalgie commune nécessite en premier lieu d’identifier les drapeaux rouges afin d’éliminer les possibles pathologies graves. Il faudra particulièrement prêter attention aux douleurs de type non mécanique présentes au repos et augmentant la nuit ainsi que les troubles vésico-sphinctérien, mais également les troubles neurologiques étendus.

La lombalgie commune n’est également pas à confondre avec un spondylolisthésis, une spondylolyse, un canal lombaire étroit, une hernie discale, une fracture de stress.

 

Si vous souhaitez prévenir l'incidence des ces lombalgies communes, nous vous invitons à découvrir notre programme de prévention des blessures au dos sur 10 semaines. Il s'agit d'un programme basé sur la recherche scientifique pour proposer plus de 100 exercices protecteurs ! Si vous êtes kinésithérapeutes, cela vous donne un pool de nombreux exercices progressifs à prescrire. Plus d'infos en cliquant ici.  

 

 

Nouvelle technologie : PhysioTroma une solution qui vise à améliorer le suivi et la rééducation en kinésithérapie.

 

 

Le traitement actif en kinésithérapie prend de plus en plus de place dans la prise en charge que les thérapeutes proposent.  Bien que la thérapie manuelle soit toujours efficace pour certaines pathologies, la rééducation avec des exercices thérapeutiques actifs attire beaucoup d'attention ces dernières années, que ce soit dans lamplitude des mouvements réalisés, dans le type de contraction, etc. Aujourd'hui, la rééducation a évolué et peut être considérée comme un travail d'équipe, avec un patient impliqué qui peut réaliser les exercices souhaités par le kinésithérapeute chez lui. En effet, il a été prouvé dans plusieurs études que ladhésion du patient au traitement et la réalisation dexercices à domicile en plus des séances en cabinet proposent de nombreux bénéfices sur la récupération. Ces dernières ont notamment démontré que les programmes dexercices à domicile conduisent à des améliorations significatives de la douleur, mobilité, endurance, santé mentale dans le cadre de lombalgie non spécifique par exemple. Cela impacte très positivement la qualité de vie des patients.

Cependant, cela peut entraîner des effets contre-productifs : une mauvaise exécution d'un geste sur un exercice par le patient peut avoir des effets négatifs sur les résultats attendus de cet exercice par le professionnel. Pour remédier à cela, PhysioTroma est un logiciel de prescription d'exercices qui facilite le travail quotidien du praticien et optimise le travail du patient à la maison.

 

Quest-ce que PhysioTroma ?

PhysioTroma est une solution numérique qui associe communication et efficacité du traitement pour améliorer les résultats en kinésithérapie. 

PhysioTroma représente une solution très intéressante pour les kinésithérapeutes, car elle leur permet de communiquer efficacement avec leurs patients en leur fournissant des programmes d'exercices détaillés avec des vidéos d'exécution et des instructions étape par étape. Les patients sont encouragés à maintenir une bonne exécution des mouvements.

En outre, ce logiciel permet aux thérapeutes de surveiller la conformité au traitement ainsi que les niveaux de douleur et autres sensations subjectives signalées par le patient.

 

 

Le praticien reçoit une alerte dans sur son espace pour signaler que le patient a réalisé sa séance et a fait part de ses ressentis :

 

 

Il peut donc voir l’état de forme du jour du patient et surtout les sensations détaillées que celui-ci a eues sur les différents exercices :

 

 

La prise en main est vraiment simple. Le professionnel de santé va créer un dossier patient sur le site web de PhysioTroma en y indiquant des informations telles que le nom, prénom, date de naissance et le numéro de téléphone du patient. Ensuite, il pourra lui prescrire un programme individualisé.

 

 

De son côté le patient télécharge sur son téléphone lapplication « Troma » qui est disponible sur Android comme sur Apple App. Il renseigne ses informations personnelles pour créer son compte et aura accès à son programme dexercice détaillé pour lui.

 

 D'un point de vue organisationnel, PhysioTroma permet aux kinésithérapeutes d'assembler les programmes de traitement des patients en quelques instants, soit en partant de zéro, soit en utilisant une collection de modèles prédéfinis.

Comme chaque patient est unique, ce logiciel permet au kinésithérapeute d'adapter les paramètres de l'exercice et les instructions spéciales pour répondre aux besoins spécifiques de chaque patient que ce soit le nombre de répétitions, de séries, de charges et même de temps de repos. 

 

 

 

Conclusion 

 

PhysioTroma relie parfaitement le digital et la pratique quotidienne en facilitant la réalisation des exercices du patient à domicile. Cela peut accélérer de manière significative l’évolution de la condition du patient et prévenir le risque de récidives grâce à un travail autonome et éducatif acquis durant le processus de rééducation.

Si vous souhaitez plus dinformations concernant PhysioTroma, nous vous invitons à consulter leur site web : https://physio-troma.com

Ou à les contacter directement à travers leur formulaire de contact : https://physio-troma.com/kine/contact/

 

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Tout le contenu de cet article est présenté à titre informatif. Il ne remplace en aucun cas l’avis ou la visite d’un professionnel de santé.

 

Sources :

https://www.has-sante.fr/jcms/c_2961499/fr/prise-en-charge-du-patient-presentant-une-lombalgie-commune

Corp, N., Mansell, G., Stynes, S., Wynne-Jones, G., Morsø, L., Hill, J. C., & van der Windt, D. A. (2021). Evidence-based treatment recommendations for neck and low back pain across Europe: A systematic review of guidelines. European Journal of Pain (London, England), 25(2), 275–295. Article sous Creative Common Attribution License.

Fett, D., Trompeter, K., & Platen, P. (2017). Back pain in elite sports: A cross-sectional study on 1114 athletes. PLoS ONE, 12(6), e0180130. Article sous Creative Common Attribution License.

Fett, D., Trompeter, K., & Platen, P. (2019). Prevalence of back pain in a group of elite athletes exposed to repetitive overhead activity. PloS one14(1), e0210429. Article sous Creative Common Attribution License.

Zemková, E., & Zapletalová, L. (2021). Back Problems: Pros and Cons of Core Strengthening Exercises as a Part of Athlete Training. International journal of environmental research and public health18(10), 5400. Article sous Creative Common Attribution License.

 

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