K-STARTS de REATHLETIC : optimisation du retour au sport après une chirurgie du genou

Publié le : 8 mai 2022 à 09h29

Article rédigé par Antoine Fréchaud et Nathan Touati

Article sponsorisé 

 

La rupture du ligament croisé antérieur est un sujet d’actualité dans la science et consiste en un véritable enjeu. Considérée comme l’une des blessures musculosquelettiques la plus problématique, il est aujourd’hui impératif de s’intéresser à 3 points cruciaux qui entourent l’athlète à la suite d’une rupture du LCA : la rééducation, le retour au sport (=RTP return-to-play), la performance et la prévention de récidives controlatérales notamment. Aujourd’hui, nous allons revoir les grandes lignes d’une rupture du ligament croisé antérieur et nous allons nous focaliser sur le RTP avec notamment la présentation du test K-STARTS, un test validé scientifiquement afin d’optimiser le retour sur le terrain des sportifs.

 

 

La rupture du LCA, l’ennemi du sportif

La lésion du ligament croisé antérieur (LCA) est une blessure grave et parfois menaçante pour la carrière du sportif, encore plus au niveau professionnel et dans des sports comme le football comprenant beaucoup de changements de direction, exposant ainsi le LCA à des situations lésionnelles. Bien qu'une prise en charge non chirurgicale puisse être une option chez un joueur professionnel, la reconstruction précoce du LCA (RLCA) est considérée comme l’intervention la plus couramment réalisée.

La plupart des joueurs professionnels en Europe (93 % à 100 %) sont en mesure de reprendre le football après la RLCA, mais seuls 55 % à 65 % des joueurs continuent de concourir au même niveau que le niveau pré-blessure 3 à 4 ans après la rupture. Ces données peuvent varier en fonction des études puisque certaines indiquent un retour à la performance pré-blessure jusqu’à 83% chez les athlètes de haut niveau.

De nombreux joueurs subissent également des blessures ultérieures au genou, y compris des récidives de blessures au LCA après le retour à l'entraînement ou le retour aux matchs. Il existe de nouvelles preuves d'un risque élevé de deuxième blessure au LCA chez les jeunes athlètes en général, et en particulier chez les joueuses de football. Cependant, moins de données ont été rapportées sur les footballeurs professionnels, avec des blessures ipsilatérales (même côté) allant de 5 % à 10 % et des blessures controlatérales (côté opposé) allant de 4 % à 8 %.

 

 

Ces données confirment donc que le RTP après une rupture du LCA mérite une attention particulière pour optimiser la performance et la santé du sportif. Malheureusement les recherches sont assez pauvres sur le sujet, et mis à part le domaine isocinétique (qui n’est qu’une partie parmi tant d’autres du RTP) les informations disponibles sont limitées. Aujourd’hui, l’une des principales problématiques réside dans le fait que la prise de décision de retour au sport (RTS) s’appuie essentiellement sur les délais post-opératoires et sur les valeurs de force. Mais cela n’est pas suffisant car il ne s’agit pas d’une bonne estimation du niveau de récupération fonctionnelle. En revanche, les tests fonctionnels se sont avérés être des prédicteurs fiables de retour au sport.  À présent, nous avons la chance de pouvoir compter sur de nouvelles approches comme le test K-STARTS développé par l’organisme de formation et centre de préparation physique REATHLETIC en collaboration avec le Centre Orthopédique Santy, Lyon, France.

 

Le K-STARTS : un test complet pour le return to play

Le test K-STARTS (Knee Santy Athletic Return To Sport) regroupe un ensemble de 7 tests validés dans la littérature scientifique permettant d’apprécier le contrôle et les capacités neuromusculaires du membre inférieur lors de la réalisation de mouvements dynamiques ainsi que l’appréhension à la reprise de l’activité. Le test a été développé par un comité scientifique pluri-disciplinaires lyonnais animé par Pierre Chambat (+ de 100 publications et 500 lectures sur le genou) et composé de chirurgiens (Docteurs Fayard, Sonnery Cottet et Thaunat), médecins du sport (Docteurs Fournier et Hager), kinésithérapeutes ( Damien Dricot et Olivier Rachet) et d’un docteur en Sciences du Sport (Grégory Vigne).

Le K-STARTS se réalise donc dans le cadre d’un bilan fonctionnel post-chirurgie du LCA afin de cibler les déséquilibres musculaires et déficits des schémas d’activité neuro-musculaires et d’orienter un travail de réathlétisation optimal. Le test se réalise en 30 minutes et permet notamment d’avoir des retours sur deux composantes importantes du RTP : la psychologie et la partie athlétique. En effet, un questionnaire est établi pour recueillir les informations psychologiques essentielles et une série de tests physiques sont mis en place pour analyser les différences controlatérales. À l’issue de ces tests, un score composite fonctionnel sur 100 points est calculé et permet, grâce à des valeurs cut-offscientifiquement établies, d’avoir une idée sur les capacités physiques et psychologiques du sportif pour envisager un retour à l’entraînement spécifique ou non.

Ce test peut être mis en place par des préparateurs physiques et des kinésithérapeutes : en effet, en 30 minutes et sans matériel couteux le K-STARTS peut se réaliser sans problème au sein d’un cabinet libéral. Il s’agit d’un atout conséquent pour les kinésithérapeutes : le retour au sport est évalué de manière objective, précise et efficace. Sa facilité d’implantation et de réalisation optimise le retour au sport pour tout type de patient : sportif amateur comme professionnel. 

Le test K-STARTS a notamment fait l’objet d’une publication dans le célèbre journal Sports Health : retrouvez la publication en PDF cliquant ici.

Le K-STARTS consiste donc en 7 tests validés scientifiquement répondant à différents critères nécessaires pour le RTP :

  • Single leg landing : évaluation de la qualité de réception de saut
  • Single hop test : évaluation de la force concentrique du quadriceps dans un mouvement fonctionnel
  • Triple hop test : évaluation de la capacité pliométrique dans l’axe
  • Side hop test : évaluation de l’explosivité et de l’endurance musculaire
  • Crossover hop test : évaluation de la capacité pliométrique hors axe
  • Modified Illinois change of direction speed test : évaluation de la vitesse avec changement de direction

Concernant la partie psychologique, le test utilisé est le ACL-RSI permettant d’évaluer l’état psychologique lié à la reprise de l’activité sportive.

À l’issue de ces tests, les résultats sont enregistrés manuellement et interprétés automatiquement dans une application (fournie aux professionnels formés au test) comparant ces résultats avec les données de +4000 tests K-STARTS effectués et celles présentes dans la littérature scientifique. Des valeurs critères (=cut off) sont donc établies, un score composite sur 100 est généré permettant au professionnel de santé de rapidement juger si un retour au sport est possible ou non.

 

Quelle suite après le test K-STARTS ?

Comme évoqué précédemment, une blessure antérieure au LCA augmente considérablement les chances de subir une autre blessure au LCA. Les athlètes en bonne santé auraient 1 chance statistique sur 60 à 1 chance statistique sur 100 de subir une blessure primaire au LCA. Le retour à des niveaux d'activité élevés après une lésion du LCA peut entraîner un risque 15 à 25 fois plus élevé de nouvelle blessure ou de lésion du LCA controlatéral. Une étude récente a révélé que les femmes sont quatre fois plus susceptibles de subir une deuxième lésion du LCA et six fois plus susceptibles de subir une lésion du LCA controlatéral que les hommes. En ce qui concerne le type de greffe utilisé, une revue systématique de la littérature indique que les patientes qui ont eu une reconstruction du LCA avec une autogreffe des ischio-jambiers présentent des mesures de laxité antéro-postérieure du genou plus importantes que les hommes pour cette même reconstruction. Les déficits du contrôle postural et de la fonction neuromusculaire du genou et de la hanche prédisent fortement le risque de deuxième lésion du LCA après le retour au sport après RLCA.

 

 

Pour une prévention des récidives optimale, il est donc important d’identifier le profil de risque que peuvent fournir les résultats du K-STARTS. En effet, le contrôle neuromusculaire, la puissance musculaire unipodale, l’asymétrie controlatérale et la peur sont des critères à prendre en compte dans la prise de décision de RTS car cela peut influencer le risque de re-rupture. Différentes stratégies se profilent donc par la suite :

Le travail d’optimisation du contrôle moteur : Des exercices spécifiques peuvent être prescrits pour se concentrer sur des interventions intégrant des éléments d'anticipation et de perturbations, d'attention et de contrôle visuo-moteur dans une interaction environnementale complexe. En effet, les mécanismes lésionnels ne sont pas des situations prévisibles puisque des perturbations sensorielles (son, vision, etc.) et mécaniques (contact, saut, etc.) entrent en jeu. Pour plus d’informations, nous vous invitons à lire notre article : Prévention des blessures au ligament croisé antérieur (LCA) : une nouvelle approche du contrôle moteur.

 

Le renforcement musculaire ciblé et spécifique : Certains groupes musculaires jouent un rôle prépondérant dans les lésions du LCA. Voici une liste non exhaustive qui présente un groupe de muscle et les risques associés :

  • Faiblesse grand fessier : Il s’agit de l’extenseur de hanche principal. Sa faiblesse entraine une sur-sollicitation du groupe musculaire des adducteurs qui à leur tour peuvent être responsables d’une rotation interne excessive du fémur amenant un effondrement médial du genou.
  • Faiblesse moyen fessier : Participe au contrôle du bassin et la réduction du valgus dynamique de genou.
  • Faiblesse ischio-jambiers : Surnommés le « LCA dynamique » les IJ participent à la limitation du tiroir antérieur du genou, réduisant les tensions et contraintes sur le LCA.

 

Conclusion

Le test K-STARTS est donc un atout majeur dans l’optimisation du retour au sport. Complet en prenant en compte l’aspect psychologique et athlétique, il offre aux kinésithérapeutes une objectivité sur l’aptitude des patients à reprendre ou non l’activité sportive et aiguille la suite des interventions en fonction des résultats. Sa facilité et rapidité d’exécution sont de véritables avantages pour améliorer la prise en charge des ruptures du ligament croisé antérieur en cabinet libéral.

Si vous êtes intéressés pour vous former afin de mettre en place le K-STARTS dans vos cabinets, en structures sportives ou autres, n’hésitez pas à vous renseigner sur le site REATHLETIC en cliquant ici pour découvrir le test : https://www.reathletic.fr/formation-reathletisation-genou-test-apres-plastie-lca/

Découvrez également leurs offres de formations spécifiques à la kinésithérapie sportive et reathéltisation : https://www.reathletic.fr

 

Tout le contenu de cet article est présenté à titre informatif. Il ne remplace en aucun cas l’avis ou la visite d’un professionnel de santé.

 

Sources :

Della Villa F, Hägglund M, Della Villa S, Ekstrand J, Waldén M. High rate of second ACL injury following ACL reconstruction in male professional footballers: an updated longitudinal analysis from 118 players in the UEFA Elite Club Injury Study. Br J Sports Med. 2021 Dec;55(23):1350-1356. doi: 10.1136/bjsports-2020-103555. Epub 2021 Apr 12. PMID: 33846157; PMCID: PMC8606446. Article sous licence creative Commons 4.0 CC BY NC.

Hewett, Timothy E et al. “Mechanisms, prediction, and prevention of ACL injuries: Cut risk with three sharpened and validated tools.” Journal of orthopaedic research : official publication of the Orthopaedic Research Societyvol. 34,11 (2016): 1843-1855. doi:10.1002/jor.23414

Gokeler, A., Seil, R., Kerkhoffs, G., & Verhagen, E. (2018). A novel approach to enhance ACL injury prevention programs. Journal of Experimental Orthopaedics, 5(1), 0–5. https://doi.org/10.1186/s40634-018-0137-5. Article sous licence Creative Commons 4.0. 

Nawasreh, Z., Logerstedt, D., Cummer, K., Axe, M., Risberg, M. A., & Snyder-Mackler, L. (2018). Functional performance 6 months after ACL reconstruction can predict return to participation in the same preinjury activity level 12 and 24 months after surgery. British journal of sports medicine, 52(6), 375. https://doi.org/10.1136/bjsports-2016-097095

Lai CCH, Ardern CL, Feller JA, et al Eighty-three per cent of elite athletes return to preinjury sport after anterior cruciate ligament reconstruction: a systematic review with meta-analysis of return to sport rates, graft rupture rates and performance outcomes British Journal of Sports Medicine 2018;52:128-138. Article sous licence Creative Commons CC BY NC 4.0.

1 Commentaire

Darras

Bonjour.
Question.
Si un footballeur présente un très bon score au K-Start à j+6 mois, le joueur sera t il apte à reprendre sous autorisation de son chirurgien la compétition ?
Et inversement, si à 8 mois post op, son score est inférieur à 90, sera t il autorisé à reprendre la compétions ?
Salutations sportives.

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