L’importance et l’étude du sprint dans le sport de haut niveau : considérations et axes d’entraînement

Publié le : 11 juillet 2021 à 09h40

De fortes capacités sur un sprint de courte distance (5-20 m) sont des composantes de performances essentielles dans des sports à haute vitesse linéaire tels que le football, le rugby ou encore le football américain. Il a été démontré que la capacité d'un athlète à produire des niveaux élevés de vitesse linéaire (sur diverses courtes distances) est associé à de meilleures performances évaluées à travers de plus grandes compétences en ce qui concerne des actions offensives et défensives clés (gain de duels, passe…). Cet ensemble de preuves souligne l'importance de la performance du sprint sur courte distance pour la performance et le développement d’un athlète.

Comprendre les méthodes les plus efficaces et fondées sur des preuves pour développer la performance du sprint est un défi pour tous les praticiens impliqués dans le sport professionnel en raison du besoin de développement simultané de multiples qualités physiques (par exemple, la vitesse, la force, la puissance et l'endurance) ainsi que des compétences techniques et tactiques dans le sport professionnel. Dans cet article, nous ciblerons des populations pratiquants des sports nécessitant plus ou moins les mêmes situations (sprints répétés, changements de direction, etc.) que le football et le rugby, etc.. En revanche, les sprinters sur piste possèdent des axes d’entraînement spécifiques à leur sport. Il est donc important de différencier les athlètes sur piste et hors-piste.

 


Implication du sprint dans les sports collectifs

Le sprint, défini comme une vitesse de course comprise entre 19 et 25 km/h, représente 5 à 10 % de la distance totale parcourue au cours d'un match et correspond à 1 à 3 % du temps de jeu dans des ligues de rugby et de football notamment. Une statistique clé permet de constater l’importance de la performance de sprint pour les athlètes de sports d’équipe: le sprint linéaire est le plus souvent une action de jeu fréquente qui précède un but ou un essai.  

En outre, une vitesse moyenne élevée du sprint lors d'un test d'aptitude aux sprints répétés (test RSA = repeated-sprint ability ; qui est fortement corrélé avec la vitesse de pointe maximale) a été associé avec une distance totale de sprint parcourue plus grande lors d'un match de football professionnel. Bien que d'autres recherches soient nécessaires, il existe des preuves émergentes que la performance du sprint est un déterminant important de la performance en sport d’équipe.

 

Importance des tests de sprint (performance, rééducation) (1)

Une multitude de tests basés sur la course à pied ont été développés afin d'examiner plusieurs aptitudes de vitesse et ont été mis en œuvre dans la recherche et la pratique. Plus précisément, ces tests de vitesse peuvent être classés selon s'ils sont considérés comme :

  • un sprint linéaire
  • un sprint avec changement de direction
  • des sprints répétés
  • une course d'agilité
  • et/ou la combinaison de ces catégories.

 

Dans ce contexte, le sprint linéaire concerne le sprint en ligne droite sur différentes distances, comprenant les phases d'accélération et de vitesse maximale. Le sprint avec changement de direction comprend les changements de direction planifiés. Les tests de sprints répétés font référence à des sprints de courte durée (< 10 s) entrecoupés de brèves phases de récupération (< 60 s). Enfin, les courses d’agilités sont considérées comme une compétence ouverte et ont été définies comme un « mouvement rapide du corps entier avec changement de vitesse ou de direction en réponse à un stimulus ». 

Dans son travail en 2019, Altmann et ses collaborateurs ont établi que les tests de sprint linéaire sur différentes distances (5 à 40 m) peuvent être utilisés pour déterminer l'accélération et la vitesse maximale. Bien que critiqués parce qu'ils ne reproduisent pas les exigences exactes d’un match, les tests de sprint répétés se sont avérés valides en termes de discrimination des niveaux de jeu et sont très fiables. Un grand nombre d'études identifiées portent sur les tests de sprint avec changement de direction. Ces tests varient considérablement en termes de distance totale, de nombre et d'angles de changement de direction, et souvent ne reproduisent pas les exigences du match. Néanmoins, un certain nombre de tests, dont le test 505 et le T test, possèdent une validité et une fiabilité élevées, ce qui justifie leur utilisation dans le football. Le T test est aussi très utile en termes de rééducation et reste un marqueur important de retour au terrain et au sport (notamment dans le cadre d'atteinte musculaire des adducteurs). Les tests d'agilités sont quant à eux très peu étudiés.

 

Focus sur le sprint de courte distance : comment améliorer son accélération (2)

 


Il est établi que les athlètes pratiquant des sports avec des situations de jeu semblables au football ou au rugby atteignent généralement leur vitesse de sprint maximale (Vmax) sur des distances plus courtes (15-40 m) avec des vitesses maximales plus faibles par rapport aux sprinters d'élite masculins bien entraînés. En outre, ces athlètes atteignent un pourcentage plus élevé de vitesse maximale sur des distances plus courtes (par exemple, 90 % à 13,7 m en football américain, 96 % à 21 m au rugby). Par conséquent, les praticiens et les chercheurs utilisent généralement les résultats de la performance linéaire du sprint court (c'est-à-dire le temps de réalisation ou la vitesse maximale atteinte) comme mesure approximative de la performance d'accélération (par exemple, 0-5 m, 0-10 m, 0-20 m).

Les différentes modalités d’entraînement au sprint de courte distance ont été divisées en différents sous-groupes par Nicholson et ses collaborateurs dans leur méta-analyse de 2021 :

 

  • Entraînement spécifique au sprint

Méthode d'entraînement dans laquelle l'athlète simule/exécute le schéma de mouvement du sprint :

 

  • Méthodes primaires : méthodes d'entraînement simulant le schéma de mouvement du sprint (exercices de technique de sprint, exercices de longueur et de fréquence de foulée, et sprints de distances et d'intensités variables)

 

  • Méthodes secondaires : méthodes d'entraînement simulant l'action du sprint, mais appliquant une surcharge en réduisant ou en augmentant la vitesse du mouvement par l'application d'une résistance supplémentaire (par exemple, traîneaux, bandes de résistance, vêtements lestés ou sprints en pente (résistance à la gravité)) ou d'une assistance (par exemple, systèmes de poulies, sprints assistés par un partenaire ou sprints en pente (assistance à la gravité)).

 

  • Méthodes tertiaires (entraînement non spécifique au sprint): Méthodes d'entraînement n'impliquant pas l'athlète en train de sprinter, mais ayant un impact sur la performance du sprint (par exemple, entraînement de la force, de la puissance, de la pliométrie). Ces méthodes peuvent être réalisées individuellement (par exemple, l'entraînement en force) ou en combinaison avec d'autres méthodes tertiaires (par exemple, l'entraînement en force, en puissance et en pliométrie).

 

  • Méthodes spécifiques combinées :

Méthodes d'entraînement comprenant à la fois des méthodes primaires et secondaires (par exemple, sprint + sprint en traîneau avec résistance).

 

  • Entraînement combiné

Méthodes d'entraînement comprenant à la fois un entraînement spécifique au sprint (méthodes primaires et/ou secondaires) et des méthodes tertiaires combinées (par exemple, entraînement de la force, de la puissance, du sprint avec ou sans résistance).

 

  • Entraînement sportif uniquement

Méthodes d'entraînement ne comprenant aucun entraînement spécifique au sprint. Il est décrit comme un format d'exercices techniques et tactiques offensives, défensives et de simulation de match qui peut inclure une certaine forme d'entraînement d'endurance et/ou de jeux de compétition.

En résumé, la méta-analyse décrit que la performance du sprint court peut être améliorée par des méthodes d'entraînement combinées, secondaires et tertiaires. Les méthodes d'entraînement spécifiques combinées ont également montré des améliorations significatives de la performance du sprint court à 0-5 m et 0-10 m. Ces résultats soutiennent la littérature indiquant que la performance du sprint des athlètes pratiquant des sports avec des situations de jeu semblables au football ou au rugby peut-être améliorée en même temps que l'entraînement spécifique aux situations de jeu du football. L'entraînement sportif seul et les méthodes d'entraînement primaires n'ont pas eu d'effet sur la performance du sprint court.

 

Conclusion

Le sport de haut niveau évoluant de plus en plus vers une forte athlétisation (en masse musculaire, en force ou en endurance) des athlètes de sports collectifs, la composante de sprint est nécessaire pour assurer un niveau aux attentes du sport professionnel.

La performance sur des sprints de courte distance d'un athlète est corrélée aux qualités physiques (force-vitesse-puissance) et à l’efficacité mécanique intrinsèque d’un athlète, offrant ainsi aux coachs ou aux personnels rééducateurs de multiples méthodes pour développer cette qualité. Sa forte corrélation avec de grandes performances en sprint de longue distance ou encore la nécessité de l’évaluer pour assurer un retour au terrain avec des tests spécifiques (comme le T test) doivent alerter les rééducateurs sur l’importance de ces types de sprints.

 

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Crédits image : www.networldsports.fr

 

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Tout le contenu de cet article est présenté à titre informatif. Il ne remplace en aucun cas l’avis ou la visite d’un professionnel de santé.

 

Sources

(1) Altmann, S., Ringhof, S., Neumann, R., Woll, A., & Rumpf, M. C. (2019). Validity and reliability of speed tests used in soccer : A systematic review. PLOS ONE, 14(8), e0220982. Article sous Licence Creative Commons BY 4.0

(2) Nicholson, B., Dinsdale, A., Jones, B., & Till, K. (2020). The Training of Short Distance Sprint Performance in Football Code Athletes : A Systematic Review and Meta-Analysis. Sports Medicine, 51(6), 1179‑1207 - Article sous License Creative Commons BY 4.0

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