Syndrome de la bandelette ilio-tibiale chez l'athlète (2020)

Publié le : 29 février 2020 à 18h05

Article rédigé par Antoine Frechaud 

 

Aujourd’hui, nous allons parler du syndrome de la bandelette ilio-tibiale (ITB) ou plus communément appelé syndrome de l’essuie-glace.

« Ce syndrome est la deuxième blessure la plus commune chez les coureurs. Une augmentation progressive de sa présence a été notée au cours de la dernière décennie avec une incidence aux alentours de 5% -14%. Cela peut être lié au nombre croissant de coureurs dans le monde. Ce syndrome est également courant chez les cyclistes et randonneurs. »

Commençons par un peu d’anatomie: cette bande ilio-tibiale est un tendon, longitudinal, fibreux en forme de bandelette. L’ITB prend son origine au niveau de la tubérosité iliaque antérolatérale de la crête iliaque et s'insère au niveau du condyle latéral du tibia sur le tubercule de Gerdy.

L’ITB sert de renfort et d’attache aux muscles tenseurs fascia lata (TFL), grand fessier et moyen fessier.

 https://lalexislowerydpt.wordpress.com/2016/03/25/it-band-syndrome/

De par son origine et ses diverses insertions vues précédemment, l’ITB va avoir une action associée sur les mouvements d’abduction, d’extension et de rotation externe de la hancheL’ITB va également servir de stabilisation latérale du genou.

Cette stabilisation vient du fait que l’ITB va se prolonger sous le TFL pour rejoindre la partie latérale de la capsule de l’articulation de la hanche et donc lors de la contraction du TFL celui-ci va tendre l’ITB et donc renforcer la stabilisation au niveau du genou.

Le syndrome de l’essuie-glace est en fait une tendinopathie de l’ITB au niveau distalC’est-à-dire au niveau de l’épicondyle latéral du genou. C’est un syndrome non traumatique de surutilisation (overuse).

Découvrez notre vidéo explicative sur le sujet : 

 

 

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Le mécanisme d’apparition de ce syndrome reste flou et il existe plusieurs théories:

Une des causes les plus communes dans le savoir commun est que l’ITBS (syndrome de la bande ilio-tibial) est causée par un frottement excessif de l'ITB sur une bourse entre celle-ci et le genou venant causée une inflammation du tendon et possiblement de la bourse, lorsqu’elle se déplace sur l'épicondyle fémoral latéral lors d'une flexion et d'une extension répétitives du genou.

Or lors d’études cadavériques il a été montré que cette bourse était inexistante.

La seconde théorie serait que pendant l'extension du genou, l'ITB se déplace en avant du condyle latéral du fémur, tandis qu’à la flexion du genou d’environ 30 degrés, l'ITB se déplace en arrière du condyle latéral. Ce frottement engendrerait des frictions et des douleurs, cependant, il a été suggéré que ce n'est qu'une illusion en raison de la tension changeante dans les fibres antérieures et postérieures pendant le mouvement.

Une théorie plus récente de la cause est le contact accru de l'ITB contre l'épicondyle fémoral latéral à environ 20-30 ° de flexion du genou, car à cet angle le contact entre l’ITB et l’épicondyle est le plus fort.

Cette force continue pourrait engendrer un gonflement au niveau du coussinet adipeux entre l’ITB et le genou causant encore plus de contraintes sur le tendon.

Par la suite, le processus inflammatoire et de dégénérescence du tendon se met en place. C’est à l’angle de 30 degrés de flexion que le stress sur l’ITB au niveau distal est le plus grand ce qui correspond lors du séquençage de la course au moment du foot strike (contact du pied sur le sol) et du début de la stance phase (levé du pied).

C’est lors de ces temps que le TFL et le grand fessier produisent une forte contraction pour ralentir et stabiliser la jambe lors de l’impact, additionnant de nouvelles tensions sur la bande ilio-tibiale.

Généralement le syndrome de la bandelette ilio-tibial va être causé par un apport de contraintes inhabituelles à celle-ci. Courir en dénivelé, avec une charge sur le dos, allonger la distance de course sans préparation au préalable.

Mais des facteurs de risques peuvent s’y associer. Des facteurs anatomiques tels que les différences de longueur de jambes, la proéminence accrue des épicondyles latéraux et les morphologies en genu varum ont également été notés comme des facteurs non modifiables possibles associés aux ITBS.

Des facteurs modifiables comme une flexibilité réduite et une faiblesse musculaire peuvent également être associés à l'ITBS.

 

Les possibles facteurs de risques modifiables responsables seraient:

Le premier facteur de risque à prendre en compte est une faiblesse des muscles abducteurs de la hanche comme le moyen fessier et le TFL. Ils vont causer une rotation interne de la hanche et probablement une adduction du genou.

Si une faiblesse musculaire est constatée, tester le patient lors de mouvement fonctionnel et observer si un genu varum dynamique se crée, car nous savons que c’est un des facteurs de risque important. Également, dû à cette faiblesse la hanche controlatérale va « drop » et causer des répercutions sur le bas du dos, genou, cheville.

Le second facteur a prendre en compte serait une faiblesse du quadriceps, qui engendrerai une perte d’amortie du a cette faiblesse et un manque de force excentrique lors du « foot strike » alors que l’ont sait que ce moment est celui ou l’ITB aura le plus de tension.

D’autres facteurs de risques sont à prendre en compte: une flexion de hanche réduite qui a pour complication d’inhiber les extenseurs de hanche du à l’incapacité de ce contracter dans une amplitude complète, ce manque d’activité influe sur la stabilité du bassin et donc répercute sur le genou.

Une flexion dorsale de cheville réduite pourrait être également un facteur de risque, car cela cause une internalisation du tibia et antériorise le condyle latéral du fémur ce qui peut augmenter sa proéminence par rapport à l’ITB.

 

Tests:

Renne’s test: Sa valeur clinique reste questionnable. L’athlète se tient debout en position unipodale sur la jambe affectée, le patient va effectuer une flexion de cette jambe entre 30-40°. Si la douleur est reproduite, le test est positif.

Noble’s test: Sa valeur clinique reste questionnable. Le patient allongé sur le dos avec la jambe affectée pliée a 90°, le praticien applique une pression au niveau de l’épicondyle latéral du fémur et viens étendre la jambe du patient en gardant la même pression sur l’épicondyle.

Une douleur doit être ressentie à 30° de flexion.

Ce test peut être reproduit dans une position plus fonctionnelle en demandant au patient de partir d’une position de fente avec la jambe affectée en avant et a 90° de flexion. Le praticien applique une pression sur l’épicondyle latéral et demande au patient en actif de se relever en poussant avec la jambe avant jusqu’en extension totale. Une douleur doit être ressentie à 30° de flexion.

 

Diagnostic différentiel

Voici les causes les plus courantes de douleur latérale au genou:

 

  • Fracture d'effort du plateau tibial latéral
  • Lésions du ménisque latéral
  • Arthrose du compartiment latéral du genou
  • Déformation du ligament collatéral latéral
  • Tendinopathie du biceps fémoral
  • Irradiation d'une pathologie de la hanche
  • Syndrome fémoro-patellaire
  • Tendinopathie poplitée

 

Des stratégies pour traiter le syndrome de la bande ilio-tibial:

Il faut également prendre en compte lors du traitement que la théorie selon laquelle la bande iliotibiale doit être étirée a été remise en question, car, dans les études cadavériques sous une charge extrême, la flexibilité de la bande iliotibiale s'est révélée minime avec une plus grande rigidité que les fibres capsulaires.

Une remise en charge progressive: reprendre au plus vite par de la marche si les symptômes le permettent, et progressivement complexifier progressivement les paramètres tels que l’intensité, la charge, le temps, la vitesse, etc.

 

Renforcement des abducteurs: Moyen fessier et TFL.

Gainage sur latéral avec la jambe controlatérale en extension complète.

Il peut être effectué en statique comme sur la figure 2 ou en dynamique en passant de la figure 1 à la figure 2.

 

https://mensrunninguk.co.uk/training/no-more-knee-pain/

Renforcement et stabilisation du bassin et genou: Quart de Squat unipodal.

Descendre et remonter en gardant un bassin stable.

https://mensrunninguk.co.uk/training/no-more-knee-pain/

Renforcement bas du dos et grand fessier: Pont sur une jambe.

Renforcement du quadriceps: chaise contre le mur sur une ou deux jambes.

Renforcement en isométrique (sans mouvement), la douleur est répliquée a 30° de flexion il faut donc éviter cette amplitude au début de la réhabilitation.

https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.leseclaireuses.com%2Fbien-etre%2Fdecouvrez-d-incroyable-exercices-avec-une-chaise-ou-un-mur-a-faire-n-importe-ou-n-importe-quand.html&psig=AOvVaw1XsDu1qKliWyw5kiHXrGpY&ust=1582717666820000&source=

Nouvelle technologie

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La mise en place d’une récupération adéquate est également liée à un maintien voire une amélioration des performances sportives générales. Comme évoqué par Kellman et al. dans leur étude « Un équilibre adéquat entre le stress (charge d'entraînement et de compétition, autres exigences de la vie) et la récupération est essentiel pour que les athlètes atteignent des performances continues de haut niveau. »

La cryothérapie locale apaise notamment les symptômes cliniques des patients atteints d'épicondylite latérale, provoquant un soulagement immédiat après l'exposition sous la forme d'une réduction de la douleur lors de l'extension du poignet contre résistance et d'une meilleure force de « grip » sans douleur associée. Les kits Excell’ICE  peuvent donc également être un atout pré-compétition.

Orthonov propose une véritable gamme complète de kits de cryothérapie mais également d’appareils de récupération sportive, allant du pied jusqu’aux épaules. Pour une zone musculosquelettique touchée, il existe une solution correspondante pour soulager l’athlète et lui permettre de retourner à son niveau optimal. Partenaire de fédérations nationales, de clubs et de nombreux sportifs, ORTHONOV a fait le choix defabriquer ses produits en FRANCE.

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Tout le contenu de cet article est présenté à titre informatif. Il ne remplace en aucun cas l’avis ou la visite d’un professionnel de santé.

 

Sources: 

Aderem, J., & Louw, Q. A. (2015). Biomechanical risk factors associated with iliotibial band syndrome in runners: a systematic review. BMC musculoskeletal disorders, 16, 356. Article sous CCL 4.0 CC BY. 

Hadeed A, Tapscott DC. Iliotibial Band Friction Syndrome. [Updated 2019 Nov 18]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2020 Jan-. Creative Commons Attribution 4.0 International License

1 Commentaire

Mayon

Article à la portée de tous. Des explications à la fois médicales et concrète accompagné d'exemple et et d'exercices Parfait pour comprendre, retenir et entamer une démarche de soin de la TFL.

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